Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/115

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Enfant ! enivre-toi de tes moments heureux ;
Dix-sept printemps à peine ont doré tes cheveux,
C’est l’âge où le plaisir nous couvre de son aile,
Et dispute nos jours à la Parque cruelle ;
C’est l’âge où tout sourit, où la vie est en fleurs,
Où l’on ne connaît pas les larmes, les douleurs ;
Âge d’heureuse paix, de rêves d’espérance,
Le plus beau, le plus pur de toute l’existence,
Et que le temps, hélas ! dans sa rapidité,
Nous ravit d’un coup d’aile, et pour l’éternité.

Jeune fille, pour toi la vie est sans alarmes ;
La douce illusion, ce prisme plein de charmes,
De riantes couleurs revêt ton avenir,
Que la réalité, plus tard, viendra ternir.
Jouis de ton printemps, jouis de ton aurore ;
La fleur, quand vient midi, pâlit, se décolore,
Se flétrit et s’effeuille avant la fin du jour,
En jetant à sa tige un long regard d’amour.