Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Un seul nom convenait à ta vertu suprême,
Celui de citoyen, plus beau qu’un diadème ;
Tu sus le conserver sans jamais le ternir ;
La couronne civique, auréole romaine,
Pour une âme de feu, fière et républicaine,
Est le plus beau présent qu’elle puisse obtenir.

Tous tes concitoyens, d’une voix unanime,
T’ont décerné ce prix, pour ton élan sublime.
Quel mortel, plus que toi, mérita cet honneur ?
Malgré les fers et verroux, narguant le despotisme,
Ton génie, inspiré par ton patriotisme,
Des droits enfreints du peuple était le défenseur.

Quand l’homme du destin, plus grand que César même,
Eut sur son front guerrier posé le diadème,
Tout marchait, tout tremblait, fléchissait sous ses lois ;
Sa volonté de fer ne souffrait point d’entrave ;
L’Europe se taisait, l’Europe était esclave ;
Le nom seul de cet homme épouvantait les rois !