Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/84

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Tout repose, tout dort dans cette nuit profonde ;
Il me semble que seul je veille dans ce monde !
Minuit sonne à l’horloge, entends-tu bien ?…minuit !
Pour ma pensée en deuil, c’est un glas qui bourdonne ;
C’est pour moi, naufragé, la vague monotone
Qui se brise et s’enfuit.

Oh ! quel bruit imposant a frappé mon oreille !
C’est la foudre qui gronde, et l’écho qui s’éveille
Répercute ces sons qui vibrent dans les airs.
Pour mon âme attristée, affaiblie, abattue,
Ces puissantes vapeurs qui sillonnent la nue
Sont les plus beaux concerts.

Ma tête est un volcan, et mon sang qui fermente
Est la lave qui bout dans sa fournaise ardente.
Autour de moi je vois étinceler des feux ;
A travers la lueur de ces clartés sans nombre,
Je vois passer sans cesse et s’agiter dans l’ombre
Des fantômes hideux.