Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/11

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que façon une éspéce de crime de douter du succès, cela passa encore, et on répandit des explications telles qu’on les jugea propres ; on fit entendre, que c’etait du consentement des princes, qu’ils avaient été omis, et on attendit avec impatience l’ordre de marcher.

Enfin, cet ordre tant désiré arriva. On avait auparavant séparé les émigrés en trois corps d’armée : sept mille, parmi lesquels il pourait y avoir trois mille gentilshommes, devaient servir sous les ordres du Duc de Bourbon, et agir de concert avéc les Autrichiens en Flandre. A peu peu pres huit a neuf mille hommes, dont près de quatre mille gentilshommes ou officiers, étaient attachés au Prince de Condé, son pere, qui a l’arrivée des princes freres du Roy, avaient quitté Bingen, ou il avait eu son quartier général depuis pres d’un an, et s’était retiré a Creutznach, petite ville a cinq lieues de la, ou il attendait les ordres pour se rendre sur les bords du Rhin, du coté de Strasbourg, et devait être sous les ordres du Prince de Hohenlohe. Les corps de Princes freres du Roy, pouvait être de quinze a seize mille hommes, dont près de dix mille gentilshommes ; c’est