Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/14

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mille, châtier et obliger les mutins a se taire, en rendant la force aux lois, assurer les propriétés, et forcer les brigands, qui s’en étaient saisis, a les rendre a leur légitimes propriétaires. Le poëte, par ces expressions, n’était que l’interprete dés sentimens générals ; et telles étaient les motifs honorables qui animaient le grand nombre de la noblesse émigre, et qui avaient engagé la plupart des propriétaires a laisser ce qu’ils avaient de plus cher a la merci de leur ennemis, pour se ranger sous les étendards de la royauté. Il est aisé de dire a présent, Mais les propriétaires auraient dû rester chez eux, auraient dû faire ceci, faire cela, et mille autres choses que le manque de succes authorise les oisifs a dire. Les préjugés, quels qu’ils soient ne sont pas des raisons. Si les princes eussent reussi dans leur enterprise, les mêmes gens les approuveraient peutetre. On conviendra du-moins, que par la division que les novateurs avaient semés entre tous les ordres de l’etat, et particulièrement entre les riches et les pauvres, sous le nom d’Aristocrates, il ne restait aux proprietaires, et aux officiers bien intentionés pour