Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/15

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la cause du Roy, que ce qu’ils étaient capable de faire par eux mêmes, car il eut été aussi ridicule qu’impossible au seigneur, de proposer au paysan de le suivre a la guerre, tandis que par les nouveaux principes, le paysan s’imaginait avoir droit au partage de ses terres, et ne se serait pas armé avec lui pour les lui conserver.

Le seul tort semble, d’avoir choisi le point de rassemblement hors du royaume, et de s’être uni avec les puissances étrangères pour attaquer la France. Mais ce n’est point a l’individu isolé a faire la loi, ni a un simple soldat a dire a son general, qu’il aime mieux être la, qu’ici. Si la faute est a quelqu’un, ce n’est certainement pas aux émigrés, qui ont eu beaucoup plus de peine a se rendre a Coblence, qui si le rendez vous eut été dans l’interieur ; et de plus, je suis certain, qu’un grand nombre dégoûté par ces différentes circomstances, n’avait pas grand desir de se rendre a Coblence ; mais l’opinion générale en faveur de l’émigration, était si forte, que ceux qui restaient chez eux étaient en quelques façons notés d’infamie, et que même les patriotes leur témoignai-