Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/16

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ent hautement le mépris qu’ils avaient pour eux. Je sais, que dans La Vendée ou Bas Poitou, ou les gentilshommes vivaient plus communément sur leur terres, plusieurs ne montrèrent pas beaucoup d’alacrité a quitter leur famille ; le préjugé était si fort, que les femmes, les filles, et les sœurs de ceux qui étaient partis, non seulement ne les recevaient pas dans leur societé, mais encore firent l’affront a quelques uns d’eux, de leur envoyer une quenouille.

Je demande aux personnes qui connoissent les préjugés de valeur qui animaient la noblesse Francaise, s’il eut été possible de rester tranquille spectateur de la dispute, après ce petit avertissement.

On pourra demander avec juste raison, comment pour sauver le Roy, les émigrés se rendaient a cent cinquante lieues de sa personne ?

Cette objection ne serait point frivole. Si l’on ne se rappelloit que les différentes entreprises que l’on avait formé près de la personne de Roy avaient toutes echouées par son manque de résolution et de fermeté, au moment de l’éxecution. Ainsi cette fameuse journée, dans le mois de Février