Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/20

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ent a quelque distance, s’approchèrent, et pointerent leur fusils sur la voiture, menaçant de tirer dessus si l’on bougeait, quoique leur fusils ne fussent point chargés : bientôt un grand nombre de gens s’assemblerent, et dans ce moment arriva le maitre de porte de Ste. Menehoult, qui voyant le tumulte se joignit aux autres, et renversa une charette sur le pont. Il était alors jour, et l’on proposa au Roy d’aller a la municipalité fair viser son passeport, ce a quoi il consentit. Les cinquante hussards, qui devaient protéger le passage d’un trésor, disait-on, pour les troupes des garnisons frontières, que l’on avait dit devoir passer a minuit, après avoir attendu jusqu’a deux heures du matin, avaient reçu ordre de se retirer, le commandant imaginant naturellement que le passage était retardé. Mais averti par le bruit, ils se rendirent sur la place qui était couverte de monde ; et le commandant approchant du carosse, s’informa du Roy s’il desirait passer, comme son ordre le portait. Le Roy repondit, qu’il voulait aller a l’hotel de ville, et défendit de rien faire pour favoriser son passage. L’officier se retira, et le Roy fut a