Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/19

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Roy après Ste Ménehoult, passa a Clermont, sur le minuit ; que le Comte de Damas, colonel du régiment de Monsieur dragon, lui parla, et lui offrit un détachment de son corps, que le Roy refusa, crainte d’être découvert disait-il ; qu’il arriva a Varennes sans mal encontre, et que si les chevaux qui devaient fournir le relais suivant, eussent été a l’entrée de la ville, au lieu d’être a la sortie, le Roy eut passé sans la moindre difficulté : Ne les trouvant point ou on les attendait, le postillon refusa d’aller plus loin ; les trois gardes du corps qui accompagnaient le Roy, et lui même, étourdi de ce retard funéste, imprudement lui offrirent cent louis pour aller a l’autre relais. Effrayé de la proposition, le postillon, s’imaginant qu’il serait pendu s’il allait plus loin, refusa encore plus obstinément de marcher ; et je tiens de quelqu’un, a qui il a dit quelque tems après, que si au lieu de lui offrir cent louis, on lui eut offert un écu de six francs, ou de lui brûler la cervelle, il n’eut pas fait la moindre difficulté. Le postillon, dis-je effrayé, cria, A l’aristocrate qui veut s’échapper ; deux sentinelles de la Garde Nationale, qui étai-