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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/300

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En voila assez pour faire connaître que ces langues ont la même origine. J’ai cependant commis une erreur dans le cours de cet ouvrage, en disant que les habitans des differens pays ou elles sont parlées pouvaient s’entendre entre eux. Ceux de Galles, de Cornouailles, et de Basse Bretagne, le peuvent faire, m’a-t-on dit, avec quelque peine ; mais ceux des montagnes d’Ecosse et d’Irlande ne peuvent pas les comprendre.

Ayant prié, dans une maison aisée des montagnes, que l’on voulut bien chanter une chanson Gaelic afin de pouvoir m’en former une idée, la dame de la maison engagea un jeune homme qui jusqu’alors m’avait paru enfoncé dans ses rêveries, a me satisfaire, et sur un ton des plus mélancoliques, il chanta une chanson assez longue, dont voici le dernier couplet.


Ge do leibhin dhuibh gach cruaigh-chas
Phuair mi on a bha mi’m phaiste
Air leam shein nach’eil ni’s truaighe
Na gaol a thoirt is fuadh ga phaigh.

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J’ai brave les dangers, j’ai vu de près la mort,
J’ai connu tous les maux, que peut donner le sort,
Mais rien ne m’a jamais causé si grande peine
Que de voir mon amour repayé par la haine.