Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/45

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froment ; il est sur que l’avoine dans certains endroits est bien miserable, mais enfin, on n’y trouve point ce qu’on appelle en Écosse, moors ou mosses, ce qui, dans le fait, serait très heureux pour les habitans qui manquent de chauffage. On ne doit pas être étonné, si les habitants font plus de cas de leur foins que de leurs avoine, puisque tout le pays en est couvert, et que l’herbe ne peut croître que près des des ruisseaux qui sont fort rares. Les villages sont communément situés a leur source, et ainsi ont le double avantage d’une eau pure et du bois. Ils sont presque tous entourés d’une espéce de fortification en terre, avec un fossé peu profond. Comme dans des temps reculés, ce miserable pays était toujours le siege de la guerre, chaque partie cherchait a fortifier le poste ou il était campé. C’est près de Somme Suippe qu’Attilla gagna sa fameuse bataille, et quand la Flandre appartenait a l’Espagne, et la Lorraine a son souverain, c’était là que la France avait ordinairement a combattre ses ennemis.

Au surplus, ce qui fait passer ce canton pour si mauvais, c’est qu’il est entouré des meilleurs pays de la France, ou les productions les plus recherchés,