Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/46

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et de la meilleur qualité, se trouvent en abondance. Comme tel il est négligé par les habitans, qui prefèrrent vivre dans les parties les plus fertiles, mais s’il se trouvait transporté dans bien des pays de l’Europe, les habitans le regarderaient d’un autre œil, et je n’ai pas le moindre doute que la culture ne le rendit très passable.

Enfin, après avoir demeuré dix jours dans cette place, on nous donna ordre de monter a cheval, nous crûmes bonnement que c’était encore une nouvelle allerte, que nous allions forcer notre passage et marcher en avant, ou tout au moins, qu’en attendant mieux, nous allions affamer un autre village, car il n’y avait plus rien dans le notre… Mais non !… c’était la retraite auquel la plupart de nous, ne pensions gueres, et dont je puis vous assurer n’avoir pas eu la moindre idée avant le quatrième jour de marche ; cependant au cantonment du premiere jour, après que nous eûmes été une heure ou deux tranquilles, on sonna tout à coup les boute selle, et sur les quinze cents hommes, de cavalerie que nous étions dans le village ; on en choisit quatre cents (dont j’eus le bonheur d’être) pour monter la garde, et passer la nuit a la