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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/66

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Au matin de notre départ notre hôte nous présenta du pain, et de la viande cuite, nous invitant a nous en pourvoir, car les gens du pays voisins étaient pauvres et ne leur ressemblaient pas. Plusieurs de mes camarades m’ont assuré que leurs hôtes leur avaient fait le même compliment. Nous n’étions la, qu’a quelques lieues de Givet, dont la garnison fit une excursion, ce jour la même, assez pres de notre village ; on envoya des hussards apres eux, et l’un d’eux ardent a la poursuite d’un Carmagnole, le suivit dans une maison, sur son petit cheval, monta les escaliers au galop, entra après lui dans une chambre, et l’y aurait atteint, si le pauvre diable éffrayé ne s’était jetté par la fenêtre, au bas de laquelle on le fit prisonier, avec une jambe cassée.

Bientôt nous arrivâmes sur le territoire du prince de Liege, ou l’on nous fit entendre que nous pourrions bien passer l’hiver aux dépens de son altesse celcissime, que le roy de Prusse disait lui devoir douze millions pour l’avoir restoré sur son trône, quelques années avant, et avoir appaisé les troubles de son pays avec les troupes ; pour dedomagement de quoi il nous mettait a sa charge pour l’hiver. Je