Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/110

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voitures, faisaient une confusion inexprimable, chacun paraissait préparé à avoir bien du plaisir, mais lorsque les trois casse-cous parurent, les transports de joie éclatèrent ; quant au troisième tour, ils pressèrent les flancs de leurs montures, et en augmentèrent la vitesse : les cris, les transports de la multitude furent inouïs.... et voilà les gens qu’on dit si phlegmatiques, — puis croyez la renommée.

Je ne sais qui s’avisa de donner aux gens de ce pays, le caractère sévère, qu’on leur attribue chez les étrangers. Au contraire ils aiment la joie et le plaisir tout autant qu’aucun autre peuple, l’expriment de la même manière, et n’ont chez eux que des nuances très-légères de différence entre les autres habitans de l’Europe ; il est aussi mal de juger d’une nation par les fous qui s’en échappent, que par les bons livres qui en viennent ; les uns et les autres ne forment point une masse générale, et ne peuvent que donner un aperçu qu’il est très-imprudent de généraliser.

Comme les principales règles des races ou course de chevaux sont peu connues, je crois devoir les expliquer : six semaines avant qu’elles n’ayent lieu, on met le cheval et l’homme qui doit le monter à une diette austère, crainte qu’ils ne soient trop gras ; le jockay particulièrement souffre vraiment une espèce de martyre, on le met dans un lit, chargé d’une douzaine de couvertures,