Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/109

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séjourne ici demain, lui dis-je ; et comme mon train ne lui paraissait pas considérable, il parut un instant aussi embarrassé, que je l’avais été en rencontrant l’inscription au sujet du roi d’Écosse, puis — il ne dit rien.

Ah ! que de bon cœur je souhaiterais être assez fort, pour obliger les spectateurs de ce plaisir barbare, à combattre les uns contre les autres, avec un éperon à leurs talons, aussi long que celui des coqs, qui leur ensanglantât les jambes durant la bataille. Rien ne peut sauver la vie aux pauvres combattans, car les spectateurs ayant mis quelquefois d’assez fortes sommes sur leur tête, il faut qu’ils se battent, tant qu’ils peuvent se tenir. Haletant de fatigue et de rage, ce n’est souvent qu’après une demi-heure, que l’un des deux est enfin percé par l’éperon fatal de son adversaire, dont la fatigue et l’agonie sont si grandes, qu’il meurt lui-même après la bataille. Sur douze coqs un seul survit communément.

L’après dînée, suivant le cours pittoresque d’un ruisseau, qui coule au pied du château, après de longs détours, je me trouvai au sommet d’une montagne, où l’on a placé une colonne élevée ; je ne pus savoir de quel événement elle était destinée à perpétuer le souvenir. De là, je découvris la foule qui était déjà sur le terrain, pour voir la course des chevaux ; quoique ce fût à trois milles, j’y fus bientôt rendu. Les chevaux, les