Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/17

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nous apprit que les Patriotes n’étaient pas loin ; effectivement ils se rendirent le lendemain maîtres de Liège ; les Sans-culottes de cette ville, forts par l’assistance de ceux de France, ne traitaient pas beaucoup mieux leurs riches habitans. Il nous arrivait souvent des bateaux, sur lesquels ils avaient tiré à leur départ : un ou deux furent effondrés et d’autres pris. Cependant il y eut plusieurs émigrés qui osèrent rester à Liège : avec la précaution de se tenir cachés, quelques-uns réussirent à y vivre tranquilles, mais aussi sur la dénonciation de quelques habitans mal intentionés, plusieurs furent arrêtés et même guillotinés. Je ne puis oublier que certain général Eustache, commandant un grand détachement à Vezey, près Maestricht, envoya faire ses complimens au Citoyen Commandant de la ville et se prier à dîner pour le jour suivant, ce qu’il fit effectivement, escorté de huit dragons, qui restèrent à la porte de la ville.

La ville de Maestricht est grande et bien bâtie, elle est séparée en deux par la rivière : les fortifications en étaient alors assez bien entretenues ; auprès de la citadelle il y a une caverne immense, que l’on prétend aller jusqu’à Liège, on en tire des pierres pour la bâtisse. Après y avoir marché pendant deux heures, sans en trouver la fin, je crus devoir profiter, pour en sortir, d’une des ouvertures que l’éboulement des terres a faites dans bien des endroits.