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Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/231

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de cet arbre un usage bien singulier ; on fait au printemps une incision à différentes branches, auxquelles on suspend une bouteille, pour recevoir la sève qui coule en grande abondance. On la fait ensuite fermenter, et en y mêlant du sucre et de l’eau-de-vie, on fait un petit vin mousseux qui n’est pas mauvais.

Les chemins sont bien entretenus, et ne manquent pas de ponts. J’ai cependant été obligé de traverser plusieurs rivières dans lesquelles il y avait deux ou trois pieds d’eau, parce qu’ils étaient en réparation. Ces petits inconvéniens joints à la pluie continuelle, nous retardèrent tellement que nous ne pumes arriver avant dix heures du soir à la maison de Mr. Campbell of Ach. Mon chirurgien et son soldat étaient si fatigués, que sans attendre le souper, ils furent se coucher. Un peu plus fait à la fatigue, je soutins le choc, et ne quittai pas la table avant deux heures du matin, pour répondre à la politesse de notre hôte. Le lendemain c’était une autre affaire ; j’acceptai avec grand plaisir l’offre qu’il nous fit de rester un jour, pour nous reposer.

Nous partimes de grand matin et nous traversames un pays à-peu-près semblable à celui de la surveille ; nous joignimes Tyndrum, qui est le premier village un peu considérable que nous ayons rencontré depuis le Fort William. Comme ce pays est à la jonction du chemin d’Invereray,