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Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/232

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il est un peu plus fréquenté ; il est aussi un peu moins sauvage et plus habité ; il y a même des endroits assez bien cultivés, et qui paraissent agréables. On me montra un lac à quelque distance, où la tradition rapporte que l’on plongeait les fous ; s’ils devaient guérir, ils guérissaient ; si non, ils mouraient sur-le-champ, ce qui, j’imagine, arrivait souvent. Nous trouvames dans une petite auberge, plusieurs habitans des montagnes, qui firent un mélange de whisky, de lait, de sucre, et de jaunes d’œufs cruds, qu’on appelle old man’s milk (lait des vieillards), qui me parut assez extraordinaire, et qui cependant n’était pas mauvais.

Ayant vu l’annonce d’une fameuse relique en la possession d’un paysan des environs, nous demandames à la voir. Elle ressemble assez au haut bout d’une crosse d’évêque, et est d’argent doré. Le bon homme qui la montre, gagne quelque argent à ce métier ; il nous dit très-sérieusement, vraisemblablement pour augmenter l’intérêt que nous y prenions, que quand les bestiaux étaient enragés, il suffisait, pour les guérir, de leur faire boire de l’eau passée par l’intérieur de sa relique. Lorsque l’eau passe sans effort, c’est une preuve, nous dit-il, que le remède aura un effet salutaire ; mais lorsqu’elle bouillonne, elle n’en fait aucun. On pourrait conclure de ceci, que le remède opère souvent. Il nous assura que l’on