Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/49

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dont ils peuvent disposer ; tantôt ils vendent le droit d’y nommer, tantôt ils les vendent eux-mêmes au plus offrant ; le prix ordinaire est entre trois et quatre mille livres sterlings : dans les mauvaises années il ne monte guères qu’à deux et même moins.

Les représentans de ces bourgs, sont obligés de voter suivant l’opinion de la personne qui les a nommés. S’ils se trouvaient, par hasard, en avoir une différente, par un point d’honneur bien singulier, ils ne pourraient l’exprimer en aucune manière et seraient réputés déshonorés, si après l’avoir fait, ils ne rendaient pas sur-le-champ leurs places à celui de qui ils la tiennent, qui cependant ne serait pas tenu d’en rendre le prix.

Les députés des comtés sont élus par les Freeholders ou électeurs, qui sont en Angleterre et en Irlande, mais pas en Écosse, tous ceux qui payent une imposition annuelle de plus de deux guinées ; il arrive souvent qu’un homme riche s’acquiert un grand nombre de voix, en divisant parmi ses créatures le montant des impositions qu’il paye, en freehold, ou droit d’élection, par le payement de la taxe ; mais c’est éluder la loi.

Les prétendans sont communément des gens riches dans le comté, qui veulent y avoir plus d’influence. Ceux des bourgs n’ont à parler qu’à un seul homme, mais ceux des comtés sont obligés de courtiser tout le monde et de tâcher de