Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/64

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et sur-tout de la compassion, que le supplice du roi avait généralement inspirée en sa faveur, il fabriqua une grande quantité de couteaux à manche d’airain, que les bons royalistes se firent un devoir d’acheter, les croyant de la statue de leur maître.

Quelque temps après que Charles second, eut été rappelé, l’adroit coutelier déterra la statue du roi son père, qu’il avait enterré dans sa cave et la lui vendit un prix très-considérable.

La ville est abondamment fournie d’eau par une petite rivière, dont on a détourné le cours, et qui en donne assez, pour que presque toutes les maisons ayent un réservoir.

Les rues sont communément larges, et ont presque toutes un trottoir, ce qui est infiniment commode, mais qui cependant n’empêche pas qu’elles ne soient fort sales à la moindre pluie, et très-glissantes ; on est au premier instant très-surpris d’apprendre que toutes les pierres qui pavent les rues et même celles des maisons, viennent de l’Écosse, c’est cependant la vérité ; j’ai vu dans ce pays plusieurs carrières qui ne sont en partie exploitées que pour Londres.

Je ne m’étendrai pas davantage sur cette ville immense, il faudrait un volume pour parler de toutes ses beautés, et d’ailleurs tant d’autres l’ont déjà fait si souvent qu’il serait inutile d’en entretenir le lecteur.