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différentes espèces d’animaux étrangers et beaucoup d’arbustes rares. Ce qui frappe le plus, c’est la charmante promenade le long de la Tamise, qui, quoique à quatre ou cinq milles de Londres, n’est plus une grande rivière et semble un canal fait à dessein au bas des jardins pour en augmenter l’agrément. Des deux côtés les bords sont unis, et l’herbe descend jusques dans l’eau.

La beauté du pays, près de Richemond, que l’on découvre d’une hauteur sur le bord de la rivière, est vraiment remarquable : c’est là, où les gens tranquilles et aisés, qui préfèrent la paix au fracas de la ville, viennent se retirer. Deux heures après, nous arrivames à Hampton-court ; c’est la seule des maisons royales, que j’aye vu dans la Grande Bretagne, avoir cet air de grandeur qui annonce la dignité du maître. Un jardinier reconnaissant que nous étions étrangers nous conduisit au labyrinte, et après en avoir fait le tour nous mena à la porte du grand jardin, où il nous demanda pour sa peine ; quoiqu’il n’y eût pas cinq minutes qu’il fût avec nous, il ne nous parut pas très-satisfait de ce que nous lui donnames : n’est-il pas singulier que plus les gens chez qui on se trouve, sont grands et riches, plus il faille payer leurs valets pour le moindre service : il semblerait plus naturel et plus généreux au maître, de leur défendre de rien prendre.

Nous primes la route de Windsor, à travers