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caractère des habitans de cette île fameuse, qui domine les mers, et qui depuis tant de siècles, est la rivale de la France.


L’ANGLETERRE.


Ce fut le quinze de Mai, que je partis avec un de mes amis, qui consentit à m’accompagner jusqu’à Windsor. Pendant mon séjour à Londres, j’étais parvenu à lire tout seul, la partie des gazettes qui est traduite du français, mais ne pouvant dire un seul mot d’anglais, je pris la précaution de mettre par écrit toutes les choses nécessaires dans les auberges, comme bread, meat, dinner, supper, bed, fire[1] ; puis me mettant dans la tête ces deux mots (give me) ; je me crus fort, parce qu’en les ajoutant à quelque chose que ce soit, c’en est assez pour être entendu. Nous dirigeames notre course sur Richemond par le parc de Kew, dont le pont est très-élégant et n’a de vilain que l’argent que l’on fait payer au voyageur, même à pied.

Le roi paraît préférer le jardin de Kew à tous les autres, et il est en effet très-bien tenu : on y voit une tour chinoise de dix à douze étages,

  1. Pain, viande, dîner, souper, lit, feu : donne-moi.