Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/88

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sa moustache sur ma main, et me souhaita toutes les bénédictions du saint prophète.

J’arrivai le soir à Chester, dont les gras pâturages et l’excellent fromage sont bien connus. La ville est petite, mais ses bâtimens sont assez agréables ; on a pratiqué une promenade étroite et assez singulière, sur les anciennes murailles. Au pied des murs à l’ouest, il y a un canal creusé dans le roc vif, à la hauteur de près de trente pieds, il va joindre la Dee, qui procure un petit commerce de cabotage à Chester. Je traversai la langue de terre qui sépare la Dee et le Mersey, le terroir en est très-riche et fort bien cultivé ; j’arrivai en face de Liverpool, où un bateau public vint prendre les passagers, qui ainsi que moi l’attendaient. La traversée est de six à sept milles au moins.

Liverpool est très-considérable, c’est ici le principal atelier de l’industrie et du commerce britannique ; j’ai rarement vu une aussi grande quantité de vaisseaux. On compte sept bassins, peu considérables à la vérité, mais dont le moindre pourrait aisément contenir trente à quarante vaisseaux, et le plus grand, trois ou quatre fois ce nombre. L’eau de la mer y entre à la marée haute, et son propre poids à la marée basse ferme des écluses qui les retiennent, de sorte que les vaisseaux sont toujours à flot, ce qui est un avantage prodigieux. Le grand nombre des