Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/104

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le feu, etc. etc. Là, les opinions se trouvent neutralisées. La première règle est de ne jamais parler de politique.

On y donne quelquefois des bals, qui sont très-brillans, c’est, en quelque façon, une espèce de consolation pour les dames, afin de ne pas trop exciter leur mauvaise humeur, contre cette assemblée, qui souvent les prive de compagnie. Les dames ont toutes raisons de ne pas aimer la société : l’étranger n’a guères d’autres ressources à Stockholm, et pour lui elle est de quelque conséquence ; mais un homme établi, qui y vient passer une grande partie de la journée, donne naturellement à penser que intérieur de sa maison ne lui est pas très-agréable, et c'est un secret de famille que les dames n’aiment pas à voir exposé à la connaissance du public.

J’avais cru faire merveille de me munir d’une lettre de recommandation pour M. H..... ministre de la Grande Bretagne... Fou, que j’étais ! — Rien sans doute, n’est capable de faire repentir un homme d’honneur d’avoir fait ce qu’il a cru son devoir, quelques puissent être les événemens ; mais dans notre situation malheureuse, ce n’est pas le moindre de nos maux, de les voir constamment traiter avec peu d'égards, par ceux dont on devrait en attendre le plus.