Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/106

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Le moyen de faire cesser ces malheurs, c’est de tâcher de se rapprocher et de s’arranger ; mais les chefs de la tyrannie n’y trouveraient pas leur compte : ils ne seraient plus chefs, et il faut que la nation s’égorge, massacre et vole ses voisins, pour leur conserver leurs places de directeurs, de législateurs. Ja-Herre[1], de généraux et d’ambassadeurs.

_____________________O nation miserable
With untinttled Tyrants bloody sceptered,
When shall thou see they wholesome days again ?
_______________________Shakespear.[2]


Le Feu roi avait attiré à sa cour des gens d’un talent vraiment supérieur : M. Sergel un des meilleurs sculpteurs de l’Europe, en a reçu l'encouragement que méritaient ses grands talens : c’est lui qui a été chargé de fondre la statue pédestre de Gustave III, que la bourgeoisie lui élève : Le pié-

  1. Ce Ja herre est la définition qu’Adolphe Frederich donna de l’état que le sénat voulait le forcer de prendre. Ils veulent faire (le moi un roi Ja-herre ; c’est-à-dire, bon seulement à approuver leurs démarches en disant oui Messieurs, comme les conseils vis-à-vis du Directoire.
    On sent que cet article a été fait pendant le règne du Directoire, je l'ai laissé subsister comme il était.
  2. O nation misérable, soumise à des tyrans qui te gouvernent sans titre, et dont le sceptre est ensanglanté, quand reverras-tu tes heureux jours ?