Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/109

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le bureau n’y a nul intérêt : il faut donc que l’on vienne soi-même à la poste les demander, mais alors même on vous répond de regarder sur la liste des différens courriers, qui est affichée à la porte[1]. En outre de la fatigue et de l’ennui de parcourir toutes ces listes à chaque courrier, ne pourrait il pas arriver que quelques frippons demandassent pour eux, des lettres qui ne leur appartiendraient pas, d’autant plus aisément qu’ils ne seraient pas obligés de rien payer pour les avoir.

En Angleterre, en France, en Allemagne. en Italie, à-peu-près par toute l’Europe, le bureau. de poste a des hommes affidés, payés par lui et portant une marque distinctive, qu’il leur donne. À la réception de chaque courrier, ils vont porter les lettres à leur adresse et ne les délivrent qu’en recevant le tarif marqué dessus, qu’ils sont obligés de rendre au bureau, ou les lettres dont ls étaient chargés. Il n’arrive jamais qu’il s’en perde, et ces gens sont si accoutumés au quartier où ils doivent distribuer les lettres, qu’ils vont par ordre de porte en porte, sans la moindre confusion. Dans tous les pays où cet usage est établi, on ne paye rien en mettant une lettre à la poste, à moins qu’on ne veuille l’affranchir, ou qu’elle ne soit pour l’étranger.

  1. Le même usage a lieu en Dannemark et en Norvége.