Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui étaient destinées à leurs mariées, et le ; plaça en ordre à son doigt ; puis commençant à rebours, il les maria toutes les unes après les autres et plaça lui-même la bague qui revenait à chacune. Les filles de la noce mirent ensuite certains draps sur leur tête, et on leur donna la bénédiction nuptiale.

Cette cérémonie n’intéressa fort ; elle l’eût fait sans doute davantage, si les mariées eussent été un peu moins laides et plus jeunes : dans un pays où la race d’hommes est si belle, il faut être bien malheureux, pour que l’on ne puisse présentera une cérémonie pareille que de vilains mâgots, chargés d’une parure ridicule, et qui assurément ne faisaient pas regretter de demeurer garçon.

Au sortir de l’église, la même procession recommença, et conduisit la bande joyeuse dans la salle à manger, où elle entoura une table à fer à cheval de cent cinquante couverts. Le ministre récita un long sermon et tout le monde mangea fort bien, comme on peut croire.

Quatre joueurs de Harpa, l’instrument maudit par Apollon dont j’ai déjà parlé, juchés sur des tonneaux de bière, chacun dans un des coins de la salle, raclèrent, comme ils voulurent sans accord, ni harmonie, chacun leur air ; ce qui produisit un carillon enragé qui sans doute aurait