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fait évanouir Jarnowits, mais qui ne diminuait pas l’appétit de ces bonnes gens.

On finit enfin, on leva les tables : puis aussitôt le retour du roi, les deux ministres, la calotte en tête, prirent deux des mariées, et ouvrirent le bal. Ceci pourra paraître extraordinaire, mais c’est l’usage en Suède ; le prêtre qui vient de faire la cérémonie du mariage, ouvre toujours le bal en dansant avec la mariée.

Les danses des paysans ne consistent guères qu’à tourner continuellement, au son de ce maudit Harpa. À force de tourner, la couronne d’une des mariées tombe à terre, un des hommes la ramasse et doit la remettre, les yeux bandés, sur la tête d’une jeune fille ; celle à qui elle échoit, regarde cela comme un heureux présage, et s’attend à être mariée dans l’année.

On donna à chaque couple le lendemain, huit Rixdallers (40 liv. tournois), et quelques bagatelles. Après avoir reçu cette petite somme et avoir fait un bon diner, la dernière fois que cette cérémonie eut lieu, plusieurs maris plaidèrent dès le lendemain en séparation, et établirent des procès de Crim. con. contre leurs femmes et les soldats des gardes du Château. On avait tout lieu de croire cette fois, que rien de pareil n’arriverait.

C’est au fait, une cérémonie qui doit être fort