Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sang, que toute la famille Hrimthusta fut noyée à l’exception d’un seul qui se sauva dans sa barque avec tout son monde. Ici Har cite la Voluspa, mais Ganglère qui s’ennuie de ses contes, lui demande ce que devinrent alors les Borœs qu’ils croyoient des dieux. Har répond : ceci n’est pas une petite affaire ; ils transportèrent le corps de Ymr dans le milieu de l’abyme et en firent la terre : de son sang furent formées la mer et toutes les eaux : les montagnes, de ses os ; les rochers, de ses dents. De son crâne ils firent le ciel qu’ils posèrent sur la terre, et qu’ils divisèrent en quatre parties, l’orient, l’occident, le septentrion et le midi. Puis ayant pris des feux à Muspellzheim, ils les placèrent dans le ciel pour éclairer la terre et leur donnèrent un espace à parcourir.

Puis les Borœs se promenant sur le rivage, trouvèrent deux arbres dont ils firent un homme et une femme ; le premier Borœ leur donna une âme, le second la vie, et le troisième la vue et l’ouie. Ils appelèrent l’homme Askr et la femme Emla ; C’est d’eux qu’est venue la race humaine à qui ÎlS donnèrent une demeure vers le milieu du royaume d’Asgarth où demeuraient Odin et sa famille, dont nous sommes descendus. — Là est située une ville nommée Hlizthskialf, d’oü, quand Alfaudr (le père de tout) est assis sur son trône,