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pieds. Il y en a communément huit ou neuf ainsi placées ; si elles servaient de sièges aux juges, ils étaient assurément bien isolés et devaient déclarer leur opinion à la vue du peuple et sans que les parties pussent craindre les insinuations du voisin.

Dans le cas de quelques occasions extraordinaires, comme une attaque ou la révolte d'une province, le chef du conseil appelé Lagman, convoquait l’assemblée du peuple, en envoyant une certaine marque de main en main, comme une flèche, un petit marteau représentant celui de Thor, une hache, ou autre instrument ; après l’établissement du christianisme, on se servait Pour le même usage d’une petite croix de bois dont le bout était brûlé[1].

On rapporte qu’Haquin régna 190 ans en rachetant sa vie tous les dix ans, d’après l’avis de l’oracle, par la mort d’un de ses fils : il aurait sacrifié le derniers sans le peuple qui s’y opposa, et il mourut a l’âge de 210 ans.

Dans toutes les actions de ces peuples on trouve le mépris de la mort le plus décidé : on

  1. Mallet dans l’Introduction à l’histoire de Dannemarck fait mention de cette coutume. On peut se rappeler que dans le volume sur la Grande Bretagne, j’ai cité page 229, une coutume pareille, établie parmi les Écossais.