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paix ou de la guerre, car il n’y avait point d’impôts établis ; chacun marchait ses frais et se nourrissait comme il pouvait. Les rois avaient leurs domaines et ceux qu’ils pouvaient prendre, mais rien de fixe. Ce qui intéressait le plus dans ces All-häyar-ting était la question assez simple de quel côté et à quel peuple il fallait faire la guerre et souvent on partait sur-le-champ pour l’expédition projetée.

Comme toute l’attention de ces peuples était tournée du côté de la guerre, leur principale police aussi consistait dans la manière de s’armer et dans le partage du butin fait sur les ennemis. Les chefs avaient une plus grande part, mais chaque soldat devait avoir la sienne. Les armes des vaincus étaient aux plus braves ; les fuyards étaient déshonorés, et leur témoignage n’était pas reçu en justice. Les vaisseaux étaient forts, et bien construits ; les habitans d’un canton bâtissaient les leurs et devaient avoir part au butin pris sur mer.

Le peu de justice, qu’il y avait à attendre d’un peuple toujours armé, se rendait en plein air, dans certains lieux désignés pour cet usage. Les juges s’asseyaient, à ce qu’on assure, sur ces pierres hautes de sept à huit pieds que l’on trouve éparses çà et là dans le royaume. Elles forment un cercle dont le diamètre peut être de quinze