fait profession de l’athéisme le plus prononcé. Rien ne le prouve comme la réponse de Gauke-tore, un guerrier du Jämeteland, qui offrait ses services à St. Oluf, que nous appelons Olaüs, roi de Norvège. St. Oluf lui ayant demandé de quelle religion il était. Je ne suis, répondit-il, ni chrétien, ni païen, mes compagnons et moi n’avons d’autre religion que la confiance en nos forces, et dans le bonheur qui nous suit toujours à la guerre, et il nous semble aussi que c’est là tout ce qu’il faut. » Assurément les républicains modernes n’auraient pas parlé autrement.
Dans le même temps on trouve souvent des phrases religieuses parmi eux, semblables a celles de nos philanthropes : » Je suplie et je conjure, disait Gaest, un autre guerrier, celui qui a fait le soleil de rendre ton entreprise heureuse. Il recevra, disait Thorstein, une récompense de celui qui a fait l’univers, quel qu’il puisse être[1] «.
Ces nations gothiques, que leur indifférence religieuse portait à traiter avec mépris les missionaires chrétiens, aussi bien que leurs propres prêtres, ne manquaient cependant jamais, aussitôt
- ↑ Je me suis servi de la traduction de Mallet, parce qu’elle est exacte : je reviendrai sur ce sujet au chapitre sur l'ancienne histoire de la Norvège au second volume.