Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/243

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core fait les progrès qu’on pourrait désirer, parmi les paysans de cette partie. La manière de les planter à Ekolsund, est si extraordinairement simple, que je crois devoir en faire mention. Elle consiste à diviser une terre en friche par plate bandes de trois à quatre pieds : on étend une légère couche de fumier sur l’une, et on y met les pommes de terre, à deux pieds de distance. Le reste de l’opération consiste à relever le gazon, la terre ou le sable de la plate-bande à côté, et à les en couvrir : elles viennent communément très-bien sans autre culture. L’année d'après, on met du fumier sur la plate-bande découverte, et on plante les pommes de terre, que l’on recouvre avec la terre de celle qui a produit. La troisième année, on couvre toute la surface de fumier, et on plante des pommes de terre par-tout. La quatrième année on peut labourer sans beaucoup de difficulté, arracher les troncs d’arbres et les pierres qui couvrent le terrain et y semer du froment. On voit que cette méthode sauve les frais énormes du défrichement, qui se trouvent payés par les trois récoltes qui l’ont précédé. En général je crois pouvoir citer la ferme d’Ekolsund, comme un modèle aux agriculteurs suédois ; je les engagerais volontiers à la venir visiter ; ils y trouveront beaucoup d'établissemens et une per-