Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/251

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arrêter la machine : tout ceci me sembla très-facile et très-simple. Le nombre des ouvriers va à deux cents, qui tous les jours descendent et montent : il n’arrive guères que deux accidens tous les trois ans : c’est à-peu-près un en cent mille : on court plus de risque dans un bateau, dans une voiture. Le directeur voulut bien venir avec moi : en empêchant le baquet de toucher à la muraille, il me faisait remarquer les différentes veines, où des ouvriers travaillaient, et où ils arrivaient avec le même baquet en s’attachant à un croc, et le forçant à aller du côté qu’ils voulaient.

À une profondeur d’à-peu-près trois à quatre cents pieds, je commençai à apercevoir le feu qui est au fond et dont jusqu’alors, je n’avais vu que la fumée. Lorsque je fus arrivé au fond, de cet abyme, l’ouverture par laquelle j'étais descendu, paraissait comme une lune, et semblait n’avoir pas plus de trois pieds de diamètre, quoiqu’elle en ait près de trente[1]. On est à-peu-près sept à huit minutes à faire ce chemin : il est sûr que vers le milieu, lorsqu’on aperçoit le feu, on fait des réflexions peu agréables, mais on éprouve aussi une sensation qui fait plutôt plaisir que peine.

  1. 26 pieds sur 19.