Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/255

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Je partis encore la nuit ou du moins le temps de la nuit : on va mieux, il est vrai, parce que les postillons et les chevaux sont à la maison, mais c’est très-fatigant. Devers minuit, dormant presque tout debout, je demandai à la poste la chambre des voyageurs. Dans cette chambre il y a toujours deux lits ; en m’y conduisant, on me dit qu’une madame était couchée dans un des deux. Cette idée d’avoir une madame a mon côté, me tracassait ; et je ne pouvais pas reposer tranquillement ; comme elle se trouvait éveillée, je liai conversation ; elle me parla de sa famille et de son pays : » Vous êtes mariée sans doute ? « —  » Oui sûrement. « — » Et vous avez des enfans ? « — » Deux.  » Quel âge a le plus jeune ? «  » Trente-trois ans. « Je ne sais ce que c’est, mais ces trente-trois ans opérèrent sur mes sens comme l’opium le plus fort ; la madame n’avait pas achevé de prononcer cette courte phrase, que déjà je dormais profondément.

Les gens dans cette partie ont une propension singulière, pour vous faire marcher du côté de Stockholm ; plusieurs fois je fus obligé de les faire revenir dans le chemin que je voulais suivre. J'arrivai enfin à Avestad : c’est là, que l’on rafine le cuivre de Falhun. La fonderie est très-considérable : c’est sur-tout les planches de cuivre pour