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les vaisseaux qu’on y fabrique, et des pièce rondes que l’on envoie dans tous les pays de l’Europe, pour y être frappées aux armes du prince. A quelque distance est Biurfors, où l’on fabrique le fil de laiton ; cette fonderie appartient à M. Wharendorf.

Aussitôt qu’on approche du Dal-Elfven (la rivière de la vallée)[1], le pays prend toute une autre figure ; on pourrait presque dire, comme mon homme en Irlande, qu’il a l’air beaucoup plus naturel. Ce ne sont plus ces rochers détaches, couverts de sapins ou tout nuds ; c’est une suite de collines qui s’élèvent en remontant la rivière et qui sont cultivées pour la plupart, et toujours couvertes de terres. Cette rivière est vraiment fort belle et très-large. Différentes cascades interrompent le cours de la navigation, et c’est réellement fâcheux ; sous un climat moins rude, on aurait pu remédier à cet inconvénient par des écluses ; mais ici la gelée suspendrait la navigation pendant plus de six mois. La cascade dont on a profité pour la fonderie d’Avestad, peut avoir quinze pieds d’élévation ; le froid était si vif

  1. Dalarne (les vallées) nom de la Dalécarlie en Suédois, Dale-Karl (homme de la vallée, Dalécarlien) au pluriel Dalar-Karlame (gens des vallées, Dalécarliens).