Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/269

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construits absolument pour sa navigation ; ils vont chercher le fer des forges qui sont à l’autre bout. Le niveau de la vallée est fort au dessus de celui de la rivière, mais son fond est de sable, la neige en se fondant creuse et ravage le terrain, et la rivière ronge souvent ses bords.

Tout le pays est possédé par les paysans, qui ont chacun leurs propriétés, séparées par des hayes de bois sec. Les grandes neiges de l’hiver écraseraient, m’a-t-on dit, les hayes vives, qui pourraient certainement croître dans ce pays et encore mieux dans le sud de la Suède. Les paysans Dalécarliens se sont ligues entre eux pour empêcher les habitans des autres provinces d’acheter des terres dans la leur, si sur-tout, ils étaient des gens au dessus de leur classe. Leur distinction à cet égard est fort simple. Comme l’usage chez eux est de ne pas avoir de boutons à leurs habits il suffit d’en porter, pour leur inspirer de la méfiance ; ils appellent Knapt herre (messieurs à boutons) toute personne qui en porte, et cette appellation est un terme de reproche, dont ils se servent même quelquefois entre eux, lorsqu’ils sont mécontens.

Leurs habits qui sont généralement noirs ou blancs, ne sont jamais attachés qu'avec des agrafes, et ressemblent assez à ceux des Quakers. Chaque village a quelque couleur et quelques usages