Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/280

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jusqu’ici : il passa deux nuits à la cure d’Elf-dal, et dansa le 15 juin 1686 au son d’une harpa, dans une fête de paysan. Il donna vingt ducats aux paysans, et en mit six dans la harpa de la femme qui jouait. Qu’on m’imagine pas, que je tire ce récit de ma tête seulement, il est encadré en lettres d’or, au presbytère, où je fus parfaitement reçu parle docteur Suedelius.

L’atelier où l’on travaille le porphyre, est a un quart de mille d’Elf-dal ; l’établissement est encore tout nouveau, et malgré l’esprit d’économie qui a envahi (on peut presque dire) le gouvernement et les habitans de la Suède, les soins du directeur, M. Hagström, l’ont mis dans un état assez florissant. Tous les fonds provenons des 10,000 premières actions, qui ont ensuite été réduites à la moitié, ne montent qu’à 15,000 Ricksdalers (75,000 liv. tournois) ; il faudrait au moins cent mille Ricksdalers, pour faire aller cet atelier comme il le devrait.

Si l'on avait eu le bonheur de trouver un porphyre aussi beau, quelque part dans la Grande-Bretagne, au lieu de 70 ouvriers on en aurait mis mille ; une compagnie riche en eût fait le seul objet de ses spéculations, qui j’en suis persuadé, pourraient lui rendre trente pour cent par an ; tel qu’il est, après tout, cet établissement est fort bien, il est très-nécessaire dans ces montagnes,