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dont les habitans ont si peu de moyens d'exercer leur industrie. Les pièces qu’on y travaille sont parfaitement finies et d’un poli superbe. Il y a des vases dont le prix monte jusqu’à deux et trois cents Ricksdalers (1200 liv. tournois).

Quand cet établissement sera plus généralement connu, il deviendra plus important ; mais je crois que dans l'endroit où il est situé, ce sera plus long et plus difficile, à cause de la difficulté du transport. Comme toutes les montagnes de ce canton sont également de porphyre, si on eût placé cet atelier sur les bords du lac Sillian, on aurait pu fabriquer et transporter aisément de très-grosses pièces, qui, à ce que je crois, sont les seules qui pourront jamais rapporter un profit considérable.

Les machines que l’on a construites pour scier le porphyre et le pôlir sont mues par l’eau ; elles sont fort bien entendues, mais pas encore très-considérables. Il a fallu bien de la peine pour faire concevoir aux paysans, la possibilité de scier une pierre aussi dure.

Pour avoir une idée de l’intérieur de ce pays, je gravis une montagne peu rapide, mais assez élevée. De son sommet, on découvre les fiälles, sur lesquelles je pus encore distinguer de la neige dans quelques endroits. Tout le pays d'ailleurs