Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/285

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est presque massif ; son ouverture est si étroite, qu'on ne peut y loger qu’un seul grain (le plomb ; il est fait ainsi pour ménager la poudre. Il est fort rare que les gens, qui font le métier de courir après le gibier, manquent leur coup, et c'est toujours la tête des gros oiseaux qu’ils visent, afin de ne pas gâter le corps.

Au confluent de la rivière Rota avec le Dal-Elfven, Charles XI avait fait construire un petit fort sur le chemin qui mène en Norvège ; il est à la tête du dernier pont, que l’on trouve avant de s’y rendre. Il y a eu, pendant long-temps, une compagnie en garnison ; ils est à présent abandonné mais il existe encore et comme les fortifications sont en terre, on pourrait le réparer aisément. Le pays, près de ce petit fort, n’est point mauvais, et s’il y avait des bras il pourrait être productif.

Les limites du Royaume étaient autrefois à quelques distances de ce petit fort, mais sous Charles XII (à ce que je crois), le vicaire de la paroisse d’Elf-dals se mit a la tête d’une trentaine de paysans, et fut conquérir le village d’Âsarna sur la Norvège ; il envoya de là un détachement de quatre ou cinq hommes, pour achever de soumettre le reste de la vallée. À la paix ces pays ont été assurés à la Suède, et les limites des deux