Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

espèce de gelée très-fraiche et très-douce. Lorsque la diseste se fait sentir dans ces parties, les habitans n’ont d’autre ressource, que l’écorce du même arbre ; ils font usage alors, non-seulement de cette légère pellicule, mais de la seconde écorce qu’ils font sécher et moudre pour en faire du pain. On a observé que quand on en est réduit à cette misérable ressource, il y a toujours des épidémies vers la fin de la saison et une mortalité considérable.

La quantité des petits fruits, qui couvrent la terre dans les pays du Nord, est vraiment incroyable ; on en compte huit à dix espèces et quelques-unes excellentes, mais si communes, qu’on n’y fait point attention. Lorsque la neige est fondue, on trouve sur la terre dans cette partie, un petit fruit rouge, qui s’est pour ainsi dire confit pendant l’hiver et qui au printemps est fort délicat.

Ce sont ces fruits qui nourrissent les gros oiseaux, de l’espèce de la perdrix, qui abondent dans ces pays : ils varient dans leur forme comme dans leur grosseur, depuis celle d’un gros dindon, jusques à celle d’un petit pigeon ; cette dernière espèce est la gelinotte, qui avec la rupa (espèce de perdrix blanche) sont les plus délicates. Les habitans les chassent avec un fusil, dont le canon