Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/287

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L’ennui et le chagrin de se trouver seules à la maison, engagent les nourices à porter leurs marmots à l’église dans un panier qu’elles attachent leurs dos, et portent toujours avec elles pour peu qu’elles sortent de la maison. Les cris de ces enfans devraient déranger le ministre ; mais tout le monde y est très-accoutumé, et comme le soldat à qui le bruit du canon n’empêche pas d’entendre la voix de son officier, de même ces cris ne distraient en aucune manière l’attention de l’assemblée ; D'ailleurs on se sert pour faire taire les enfans, du moyen indiqué plus haut.

Les Lapons étendent leurs excursions jusques dans ces pays. L’hiver sur-tout, ils se rendent en grand nombre aux foires des gros bourgs et vont souvent jusqu’à Falhun porter le produit de leur industrie et acheter ce qui leur convient ; j’en ai vu plusieurs fois à Stockholm des bandes assez nombreuses.

Les habitans de ces cantons savent presque tous lire : il en est cependant fort peu qui sachent écrire. Leur curiosité est semblable à celle des habitans de tous les pays peu fréquentés ; la manière dont ils m’entouraient et est touchaient à tout me paraissait fort extraordinaire.. J’ai depuis vu des gens de Norvége bien plus curieux encore.