Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/288

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Il me fallut reprendre le chemin par où j'étais venu, et bientôt je retrouvai les pays cultivés et réellement très-jolis, qui avoisinent Mora. Ce village peut en quelque façon être appelé, la capitale de la Grande-Vallée-Des-Hommes (Stora-Dalar-Karlarne la Dalécarlie). Comme à mon ordinaire je fus me présenter chez le pasteur, le docteur Suèdelius, père de celui d’Elf-dal, et j’en fus parfaitement accueilli.

Les pasteurs de la Dalécarlie sont les plus grands seigneurs du pays : on peut presque dire que certains jours, ils tiennent cour. Le dimanche surtout, ils retiennent chez eux nombre de leurs paroissiens parmi les officiers de la milice de la province, les procureurs et autres gens employés par le gouvernement, en outre de leurs chapelains, qui sont souvent assez nombreux.

Les personnes qui ont des emplois quelconques dans cette province, sont tous étrangers. C'est un phénomène assez remarquable, que dans un pays, où il y a une population de plus de cent mille habitans, et où grand nombre de paysans sont assez riches, il n’y ait pas une seule famille, qui ait jamais pense à faire sortir ses membres de la classe commune, et que le gouvernement soit absolument obligé de se servir pour les emplois, où. il faut savoir écrire, de gens d’une autre province.