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ches souvent répétés d’ivrognerie appliqués généralement sont en vérité bien gratuits. Si on excepte quelques maisons à Gothenbourg, qui suivent l’usage de l'Écosse, (qui après tout vaut bien celui de la Suède)on ne boit guères que de l’eau dans ce pays[1]. Combien de fois n’ai-je pas, à mon grand regret ; vu des tables de vingt couverts ne pas même achever quatre bouteilles. les seules qui fussent présentées ; si l’une d’elles l’était par hasard, c’est que ma bonne fortune m'avait placé de manière à pouvoir mettre la main dessus.

Il est certain qu’on mange trop ; les plats que l’on fait passer un à un, obligent les convives de prendre de tous, pour ne pas avoir l’air de les trouver mauvais. Comme pour se servir d’un mets, il faut attendre qu’il soit présenté, cela devient réellement fatigant dans le commencement, d’autant qu’il arrive par-là, que le rôti est froid, ce qui est fâcheux.

Avant de se mettre à table, pour suivre l’usage, on doit prendre un verre d’eau de vie, qu’on appelle Sup, pour exciter Yappétit ; c’est une coutume qui peut paraître singuliere d’abord, mais

  1. Les gens du commun ont donné en décembre 1799, un exemple mémorable de sobriété, dans cette ville : ils se sont révoltés pour empêcher de distiller de l'eau de vie, ce qui est très-méritoire. J'en parlerai en son lieu.