Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/49

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doit nécessairement la faire regarder d’un œil jaloux par les autres nations. Si pour se la faire pardonner, les Anglais jouissaient de leurs avantages avec modération, mais non, la modération n’est pas une vertu très à la mode chez eux ; ils humilient souvent leurs amis ou leurs ennemis sans beaucoup de distinction.[1] Il n’est donc pas étonnant, que quelquefois les autres peuples montrent quelque ressentiment, lorsque des individus de cette nation semblent narguer leurs coutumes chez eux. Si un étranger ne se soumettait pas aveuglément à toutes les idées bizarres du peuple de Londres, est-ce que la boue, les pierres, les bâtons, ne voleraient pas ? est-ce que la police elle-même serait capable de le soustraire à la peine de la pompe ? si surtout il était faible et petit, car la force et des coups de poings vigoureux, inspirent un respect singulier à la populace de Londres ; si le même homme qu’on s’apprêtait à bafouer, assommait deux ou trois de ses chiens de meute, elle s’écrierait sur-le-champ, G.. d D... n ! a clever fellow, on my soul[2], et on serait capable de le porter en triomphe. Sur le

  1. Voyez la note en bas de la page 143 vol. sur l'Irlande ; elle irait également bien ici.
  2. Dieu me damne ! un (habile compagnon) sur mon âme.