Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/48

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résolu à se défendre : il poursuivit ensuite son chemin sans autre malencontre.

Suivant encore l’usage de l’Angleterre et même de la France, où quand les bateliers se rencontrent en sens contraire sur une riviere, ils s’accablent de sottises en riant ; les gens de son équipage dans le même moment, passant dans leur chaloupe, près d’une autre, qui était conduite par des Suédois, commencèrent à leur en débiter. Ceux-ci, nullement accoutumés à cet usage y répondirent sérieusement ; comme les Anglais passaient près d’eux, faisant mine d’aborder, il y eut quelques coups de rames distribués, qui leur firent prendre le large.

Quelques momens après, les matelots anglais craignant d’avoir poussé le jeu trop loin, vinrent à bord du vaisseau suédois, touchèrent la main avec les gens de l’équipage, dirent qu’ils étaient de braves gens et enfin offrirent de changer leurs chapeaux neufs, contre ceux des Suédois, qui les refusèrent.

Ces histoires, qui après tout n’ëtaient quelque chose que par la circonstance, furent envenimées ä un point incroyable ; deux mois après, lorsque je me rendis à Stockholm, on en parlait encore avec aigreur.

La supériorité marquée de la marine anglaise