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entourait l’église et le cimetière d’une palissade en bois, qu’on devait naturellement couvrir pour la conserver ; car assurément la muraille userait plus de dix milles toits, avant que les injures de l’air l’eussent en rien endommagée[1].

Près de chaque maison, on aperçoit quelques plantes de tabac : elles semblent venir très-bien. Les paysans ne les cultivent que pour leur consommation, on en voit rarement au marché.

Pour en encourager la culture, le gouvernement a accordé quelques exemptions aux cultivateurs : ne pouvant abolir la coutume de fumer, on veut empêcher l’argent de sortir du pays, pour acheter cette denrée dont les habitans ne peuvent se passer.

De la hauteur que l’on est obligé de descendre pour arriver à Jönköping, on a la vue du grand lac Vetern, à la tête duquel cette ville est située. Il était alors agité par une tempête violente et les vagues s’élevaient très-haut. Le temps cependant, était serein : plusieurs petits lacs dans le voisinage étaient fort tranquilles : ceux-mêmes qui n’en sont séparés, que par la langue de terre sur laquelle la ville est située, étaient dans le plus grand calme. On

  1. J'ai vu plusieurs murailles de cimetière dans le nord de la Suède, encore construites comme celles des maisons, en soliveaux couchés les uns sur les autres.