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attribue communément l’agitation soudaine de ce lac, à des vents souterrains qui cherchent à s’é chapper.

Lorsque l’hiver a gelé toutes les eaux, et que ce lac est couvert d’une croûte de glace assez épaisse, pour permettre aux voitures de passer dessus ; les mêmes vents souterrains, qui pendant l’été, y excitent des tempêtes, rompent tout-à-coup les glaces et exposent la sureté des voyageurs. Il arrive même quelquefois qu’elles fondent tout-d’un-coup et disparaissent. Les habitans, Ont heureusement remarqué, que ces tempêtes sont précédées d’un bruit souterrain, qui les avertit assez à temps de se retirer. Ce lac peut avoir quinze milles de long sur quatre de large : sa profondeur est très-considérable : elle l’est, dit-on, beaucoup plus que la mer Baltique, et il est des endroits où. l’on assure que la sonde n’a pu trouver le fond. L’eau est d’une pureté singulière, avec un peu l’attention on aperçoit les cailloux à une grande profondeur.

Quelques rêveurs ont prétendu et même imprimé que ce lac avait une communication souterraine avec le lac de Constance en Suisse, et qu’on avait remarqué que les tempêtes les agitaient dans le même temps. L’esprit de ces rêveurs, en faisant cette belle remarque, avait sans doute