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cour : celui des dames est une vieille mode de polonaise : ce qui les distingue plus particulièrement, ce sont les manches blanches qui excitent beaucoup de jalousie et de tracasseries. Souvent, quand on sait que la cour doit venir à un bal, les dames de la ville ne se soucient pas d’y aller, Car il n’y a que celles présentées à la cour qui ayent le droit de porter ces manches. Les hommes ont par-dessus une espèce de gilet noir, un manteau de taffetas ou de satin de la même couleur qui semblerait plutôt devoir convenir au climat du Portugal qu’a celui de la Suède ; mais on se couvre de pelisse, on pique son manteau de coton et on gèle. Les jours de gala à la cour l'habillement est bleu, et d’autres fois gris, mais c’est toujours la même forme et la même étoffe.

Les gens du commun sont bien vêtus et n’ont pas l’air de souffrir : les servantes elles-mêmes, quoique leurs gages ne montent guères qu’à dix ou douze ricksdalers (de 50 à 60 l. tournois) sont toujours proprement mises, elles ont même le dimanche un petit air fringant qu’on ne leur trouve qu’en Écosse, et (lieu sait comment cela leur vient, dans les deux pays.

Il Y a 150 jeunes gens, élevés aux frais du gouvernement à l’école militaire de Carlberg : c’est un établissement tout nouveau : la maison, située