Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/27

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lage, se placer au haut bout de la table, en disant au maître que je n’avais pas de Caractère et affecter un ton et des airs souvent assez particuliers.

Une fois ayant vu tout le monde s’emparer de sa voisine, et lui donner le bras pour aller dans la chambre à côté ; je saisis galamment la mienne, qui était un tendron de soixante et dix ans au moins, et qui cependant avait un pierrôt rose, dont la taile bien pincée, lui descendait, je crois jusqu’aux genoux. En passant près de ces Messieurs, un d’eux m’appliqua un grand. coup de poings sur l'épaule ; étourdi de la caresse, je me retournais dans la louable intention de le lui rendre avec usure, lorsque je le vis me présenter la main en signe de bonne amitié.

Ce qui m’amusait sur-tout infiniment, c'était les révérences sans fin et jusqu’à terre, que les mêmes gens me faisaient lorsqu’ils m’avaient vu accueilli avec égards chez le gouverneur, ou chez quelques Seigneurs.

Leur genre de vie, au sur-plus, est assez semblable à celui des bourgeois Dalécarliens, fumant la pipe, buvant du swag-dricka, et passant les jours dans l’indolence et l’inaction. Ils se plaignent sur-tout assez communément, de voir les gens de mérite délaissés et les postes